Le 25 juillet dernier était discuté dans l’hémicycle le projet de loi autorisant la ratification de la convention internationale pour le recyclage sûr et écologiquement rationnel des navires.
A cette occasion, Philippe FOLLIOT est intervenu en séance afin de soutenir ce texte. Il porte en effet une attention toute particulière aux enjeux maritimes, et cette loi va selon lui dans le sens d’un respect accru des normes environnementales.
Voici ci-dessous la retranscription complète de son intervention :
M. Philippe Folliot. Madame la ministre, madame la présidente de la commission des affaires étrangères, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, selon Éric Tabarly, la mer, pour les Français, c’est ce qu’ils ont dans le dos lorsqu’ils regardent la plage…
Ce texte nous donne l’occasion de débattre d’un des enjeux majeurs du XXIe siècle, car celui-ci se caractérisera par une forme de « maritimisation3 du monde. Trois des défis majeurs que l’humanité aura à relever ne trouveront en effet de réponses que grâce à une exploitation raisonnable et raisonnée des océans.
C’est d’abord le défi de l’alimentation. L’augmentation de la productivité dans l’agriculture ne suffira pas à répondre aux besoins d’une population qui atteindra bientôt 10 milliards d’êtres humains. Il nous faudra exploiter les ressources en protéines des océans, que ce soit par la pêche ou par l’aquaculture.
C’est ensuite le défi de l’énergie. Les mers recèlent d’importantes potentialités en matière d’exploitation des énergies marines renouvelables.
C’est enfin le défi de l’accès à l’eau potable, qui pourra être amélioré grâce aux techniques de désalinisation. C’est, là encore, une ressource importante : songez que, sur 70 métropoles de plus d’un million d’habitants qui connaissent des problèmes d’accès à l’eau potable, 41 se trouvent au bord d’une mer ou d’un océan.
Mais c’est aussi sur un plan géostratégique que le monde sera de plus en plus tourné vers les mers ; c’est ce que montre déjà ce qui se passe au large des côtes somaliennes. La France est directement concernée puisqu’elle est engagée dans l’opération Atalante, dont le but est d’assurer la sécurité des bateaux et du transit au large de la corne de l’Afrique.
Il faut savoir qu’à un instant T, 90 % des produits manufacturés se trouvent, non pas dans des usines ou dans les rayons des magasins, mais sur des porte-conteneurs ! On mesure l’ampleur de l’enjeu.
L’explosion des échanges internationaux justifie que nous nous préoccupions des outils permettant le transport des produits manufacturés et des matières premières. Songeons que le contenu des plus gros vraquiers permettrait de nourrir trois millions de personnes pendant un mois.
Le fait que la France joue un rôle pilote dans la signature et la ratification de cette convention est particulièrement important. Avec 11 millions de kilomètres carrés, elle possède le deuxième domaine maritime mondial. Elle est une grande nation maritime même si elle l’ignore parfois.
Je ne reviendrai pas sur les propos tenus précédemment.
Notre pays s’honore quand il est en pointe dans ce domaine. Je pense notamment au rôle qui est le nôtre au sein de l’OMI, basée à Londres, et auprès de laquelle nous avons pris la sage décision de désigner un ambassadeur permanent.
C’est vrai, on peut toujours se poser un certain nombre de questions.
Notamment sur le temps qui s’écoulera avant que cette convention n’entre en application, eu égard au nombre nécessaire de pays signataires, qui doivent représenter au moins 40 % du tonnage brut de la flotte mondiale des navires de commerce.
Mais tout ce qui va dans le sens d’une pratique écologiquement et économiquement responsable est quelque chose de très positif. Pour cette raison, et dans le droit fil de ce qu’a dit mon collègue Philippe Gomès, le groupe UDI votera ce texte.