Répartition des moyens aériens au regard de la recomposition de la stratégie de défense française et de l’arrivée prochaine de nouveaux systèmes

En décembre 2023, Philippe Folliot avait souhaité interroger le gouvernement sur la répartition des moyens aériens des armées françaises au regard du « tournant indopacifique » de la France. Le ministre des armées y a répondu le jeudi 16 mai 2024.

Texte de la réponse :

La France dispose dans la région Indopacifique de quatre bases aériennes et d’un détachement air sur lesquels sont stationnés en permanence des moyens aériens. Ainsi, 2 avions Casa et 3 hélicoptères Puma sont déployés à La Tontouta en Nouvelle-Calédonie ; 2 Casa à Saint-Denis de La Réunion ; 6 Rafale à Abu Dhabi aux Émirats Arabes Unis ; 4 Mirage 2000-5, 3 Puma et 1 Casa à Djibouti et 2 Casa sur le détachement air de Papeete à Tahiti. Ces forces prépositionnées sont employées chaque jour au service des populations et jouent un rôle majeur dans la zone en affirmant la souveraineté française et en contribuant à son influence. Cette position est reconnue par les partenaires de la France, ainsi que par ses compétiteurs, car peu de pays européens disposent d’autant de moyens déployés en permanence en Indopacifique. De plus, les missions Pégase successives conduites par l’armée de l’air et de l’espace ont démontré l’agilité de nos forces à se déployer dans la région Indopacifique, en renfort des moyens importants déjà prépositionnés. À plus long terme, la montée en puissance des flottes modernes d’aéronefs permettra de continuer à répondre aux besoins stratégiques des armées, conformément aux nouveaux référentiels opérationnels, et notamment de renforcer leur présence dans cette région du monde par une augmentation importante de la fréquence et de la durée des déploiements d’A400M. La loi de programmation militaire pour les années 2024 à 2030 prévoit ainsi la consolidation et le renforcement des points d’appui aéroportuaires régionaux pour être en mesure d’accueillir ponctuellement, sur tous les territoires, des A400M, des drones moyenne altitude longue endurance (MALE), des avions légers de surveillance et de reconnaissance (ALSR) et des missions de projection de puissance.

Pour rappel, la question n° 09324 adressée au ministre des armées le 7 décembre 2023 :

M. Philippe Folliot souhaite connaître l’avis de M. le ministre des armées sur la répartition des moyens aériens des armées françaises au regard de la restructuration de notre stratégie de défense. En effet, la mutation des partenariats en Afrique et l’inscription par la loi n° 2023-703 du 1er août 2023, relative à la programmation militaire pour les années 2024 à 2030 et portant diverses dispositions intéressant la défense, de la stratégie de défense en Indopacifique interrogent la répartition de nos moyens militaires. À ce titre, si les moyens aériens contribuent à la lutte contre le terrorisme, des déploiements permanents dans l’Indopacifique s’avèrent plus que jamais nécessaires pour rappeler notre volonté d’être un acteur crédible dans cet espace aujourd’hui fortement contesté. Le succès des missions Pégase 2022 et 2023 ne doit pas oblitérer le fait qu’un déploiement sur plusieurs jours n’équivaut pas, en termes de délai d’intervention, à un prépositionnement sur place. En ce sens, nous avons parfois la faiblesse de croire en notre capacité d’anticiper toujours les crises avant qu’elles ne se présentent, or, l’expérience nous a montré que les délais pouvaient se situer bien en-deçà de 72 h. Au regard de ces éléments, il souhaite attirer l’attention du ministre sur la nécessité de maintenir et déployer sur place des capacités aériennes, telles que des drones moyenne altitude longue endurance (MALE) dans un premier temps, puis plus tard l’ensemble de la gamme d’appareils depuis les capacités de transport aérien tactiques et stratégiques jusqu’aux avions de combat.

Répartition des moyens aériens au regard de la recomposition de la stratégie de défense française et de l’arrivée prochaine de nouveaux systèmes