Retour sur la session d’octobre de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN

Du 8 au 11 octobre dernier, l’Assemblée parlementaire de l’OTAN s’est réunie en session plénière à Lisbonne. Enjeux de sécurité, d’économie mondiale dans le contexte de pandémie ; Afghanistan et sécurité mondiale ; état de nos démocraties, … : autant de thématiques qui ont été abordés durant cette session.

À cette occasion, le sénateur Folliot a été réélu à l’unanimité président du groupe politique ALD Renew de l’AP OTAN. ALD Renew est le troisième groupe politique derrière les conservateurs et les socialistes. Il compte 40 parlementaires d’environ 15 des 30 États membres de l’OTAN.

En tant que président de la commission économie et sécurité, Philippe Folliot a également présidé des sessions de cette commission où les parlementaires ont pu échanger, débattre et voter une résolution sur les dépenses de défense dans les États membres de l’Alliance. Lors de l’assemblée plénière, le président Folliot a présenté la résolution sur laquelle la commission a travaillé. Voici son discours :

« Merci Monsieur le président

Chers collègues, j’ai le plaisir de présenter, en ma qualité de président, le projet de résolution révisé de la commission de l’économie et de la sécurité qui porte sur les dépenses de défense des pays alliés et, par extension, le partage équitable des charges. Je le fais au nom de notre rapporteur général, Christian Tybring-Gjedde, qui a dû retourner en Norvège appelé par ses obligations parlementaires. Je profite de cette occasion pour le remercier pour tout son travail sur cette question cette année. Je tiens également à remercier mes collègues de la commission pour leurs excellentes suggestions tant pour le rapport que pour la résolution.

Comme vous le savez tous, La pandémie de covid-19 et la récession mondiale qui a suivi ont profondément frapper nos économies nationales et mis les budgets nationaux sous une pression importante. Nos gouvernement et nos banques centrales seront confrontés à de nombreux défis financier difficile à l’avenir.

Alors que nos gouvernements commence à faire face a des pressions budgétaires croissantes, certains experts de la défense craignent que le que les gouvernements ne se tenter de sacrifier les dépenses de défense afin de répondre à d’autres priorités urgentes. Cependant, nous devons être très prudent, car la sécurité elle-même est une condition préalable à notre bien-être économique à long terme et à la sortie de cette récession.

En effet, l’environnement de sécurité internationale présente toujours des risques considérables. L’accroissement de la puissance militaire de la Russie à la frontière avec l’Ukraine, sa posture militaire de plus en plus agressive et son utilisation de tactique de guerre de l’information sont une illustration principale de dilemme économique et stratégique auquel nous sommes confrontés.

Nous savons aussi que la pandémie de covid-19 et la crise économique qu’elle a déclenchée ont encore fragilisé la sécurité la stabilité de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, avec des conséquences potentielles pour notre sécurité collective.

Bien que nos forces aient quitter l’Afghanistan, nous devons tenir compte des défis que ce pays posera probablement à l’ordre mondial, y compris le graves problèmes du terrorisme.

Nos pays ont également la responsabilité d’ajuster leur planification militaire et stratégique alors que la Chine poursuit sa modernisation militaire et renforce son arsenal nucléaire.

L’un des problèmes auxquels nous sommes confrontés est qu’à mesure que les adversaires de l’OTAN acquiert des technologies militaires avancées, l’avantage technologique de l’Alliance commence à s’éroder.

C’est défi souligne la nécessité de poursuivre les dépenses et les investissements militaires.

Comme vous le savez, lorsque les dirigeants alliés se sont réunis au Pays de Galles en 2014, ils se sont engagés à réorganiser les capacités militaires de l’Alliance et à augmenter les dépenses de défense. Deux objectifs ont été adoptés : nos gouvernements se sont engagés à allouer 2 % de leur PIB à la défense et 20 % des dépenses totales de défense à la recherche, au développement et à l’acquisition d’équipements majeurs. L’objectif était de respecter ses engagements d’ici 2024, en donnant aux gouvernements dix ans pour s’adapter.

Avant la pandémie, de nombreux gouvernement alliés –  en particulier ceux les plus proche du flanc oriental de l’OTAN, où la menace est ressentie avec la plus grande acuité – ont réalisé des progrès importants sur ses engagements.

Mets les progrès en matière de dépenses de défense ont été inégaux. Alors qu’un certain nombre d’Alliés sont sur la bonne voie pour atteindre les objectifs fixés en 2014 d’ici 2024, d’autres sont à la traîne. Alors que nous économie rebondissent, des augmentations de dépenses réelles seront nécessaires pour atteindre ses objectifs dans la vie de nombreux pays alliés. Ne pas le faire pourrait saper la solidarité essentiel à la crédibilité de notre alliance.

La résolution donc vous êtes saisi indique qu’une défense et une dissuasion efficaces reposent en fin de compte non seulement sur le montant dépensé, mais aussi sur la manière dont l’argent est dépensé. Nous devons collectivement utiliser nos ressources économiques rares de manière plus efficace. Cela aidera nos militaires à atteindre des objectifs de capacité critique tout en minimisant les charges financières. Les Alliés devraient chercher à étendre les initiatives d’interopérabilité, établir des projets plus collaboratifs entre nos armées et promouvoir une consolidation et une intégration plus poussées de notre base industrielle de défense. L’OTAN et l’UE font avancer des projets pour stimuler ce type de coopération, et ces efforts devraient se renforcer mutuellement.

Les États membres de l’OTAN – s’ils travaillent ensemble – disposent des moyens économiques et financiers nécessaires pour faire face à leurs obligations essentielles en matière de dépenses de défense. L’engagement en faveur de l’investissement dans la défense, adopté au sommet du Pays de Galles, reste un outil essentiel pour aider à orienter la réflexion des gouvernements et du public sur la nécessité d’accroître l’engagement financier des Alliés en faveur de la défense nationale et collective.

Les gouvernements alliés devraient utiliser le programme ambitieux et tourner vers l’avenir « OTAN 2030 » et la révision du concept stratégique de l’OTAN pour galvaniser la volonté politique de respecter ces engagements fondamentaux en matière de sécurité. Un pilier européen plus robuste sur le plan militaire dans le cadre de l’OTAN est également essentiel à la sécurité collective et, par extension, améliorera la capacité de l’Europe à agir seule lorsqu’elle le juge nécessaire.

Les membres de l’OTAN au sein de l’Union européenne devraient toutefois veiller à ce que les projets de défense en coopération entre les États de l’UE engagent autant de pays que possible afin de réduire les coûts et de préserver un degré plus large de solidarité européenne et transatlantique. L’objectif être devrait être de moderniser les armées nationales, de les rendre plus interopérable et de renforcer les capacités collectives non seulement de l’Union européenne mais aussi de l’OTAN.

Les Alliés devraient rester ouvert à des approches innovante pour résoudre le dilemme éternel du partage équitable de la charge. Le lancement d’un accélérateur d’innovation de défense pour l’Atlantique Nord (DIANA) pour stimuler la coopération transatlantique sur les technologies critiques, promouvoir l’interopérabilité et exploiter l’innovation civile entre les États membres alliés est une étape très bienvenue dans cette direction.

Enfin, nous devons reconnaître que le maintien des budgets d’équipement et d’investissement dans la défense peut aider les principaux acteurs de l’industrie de la défense à surmonter la récession économique. Préserver une base industrielle de défense fonctionnelle et conserver un capital humain spécialisé est essentiel pour garantir à la fois une capacité à augmenter la production, si cela s’avérait nécessaire, et assurer le développement futur des capacités. Nous devons reconnaître que les dépenses de défense contribuent directement à nos économies en favorisant la création d’emplois, en générant des avancées technologiques avec d’importantes applications commerciales et, en définitif, en assurant la paix et la sécurité qui sont des préalables essentiels à une bonne santé économique.

Pour toutes ces raisons, j’espère que les membres de notre Assemblée pourront approuver le projet de résolution dont ils sont saisies.

Merci beaucoup de votre attention et du travail fourni par notre excellent secrétariat international. »

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