Le sénateur Philippe Folliot a été désigné dans le cadre de la Mission d’information « Brésil » menée par la Commission des affaires étrangères du Sénat pour effectuer le déplacement en Amérique latine. Elle avait pour but d’évaluer les relations franco-brésiliennes à l’aune de la réactivation du partenariat stratégique avec cet acteur régional majeur. Cette mission d’information concernait ainsi le Brésil, mais également le plateau guyanais (province brésilienne d’Amapá, Guyane française, Suriname, Guyana), et s’étalait du 9 au 16 avril 2023.
Brésil
Le groupe de sénateurs est arrivé à Rio de Janeiro le 9 avril en étant accueilli par le Consul général M. Gérard MARÉCHAL. Le lendemain, ils se sont rendus à la base navale d’Itaguai où se trouvent des sous-marins de la classe Scorpène (une coopération du français Naval Group et de l’espagnol Navantia) qui équipent la marine brésilienne, de même que les marines indiennes, chiliennes ou malaysiennes. Succès commercial à l’export, avec de nouvelles commandes prévues, c’est un témoignage du savoir-faire français en matière de sous-marins à propulsion conventionnelle (non-nucléaire).
Philippe Folliot s’est rendu le mardi 11 avril au Salon International de la Défense « LAAD » (LAAD DEFENCE & SECURITY 2023). Un salon dédié aux entreprises brésiliennes et internationales, dans le domaine de la sécurité et de la défense, d’exposer les innovations et les services qu’elles proposent.
Le pavillon français du Salon accueillait notamment le GICAN (Groupement des industries de construction et d’industries navales) dont Naval Group (DCNS) et Thales font partie en tant qu’acteurs majeurs de la Base industrielle de technologie et de défense (BITD) française. Ces entreprises réalisent en effet une partie importante de leur chiffre d’affaire à l’export, et l’Amérique latine constitue un marché important comme le montre le succès de Naval Group. En témoigne également les discussions en cours avec la marine argentine pour l’achat de sous-marins Scorpène, qui raisonne d’une toute autre manière que l’annulation de la vente des sous-marins de classe Attack à l’Australie.
Les pays de la zone ont en effet une problématique similaire de protection de leur Zone Économique Exclusive (ZEE), espace maritime dans lequel les États disposent de droit souverains en ce qui concerne l’exploitation des ressources halieutiques. La surveillance de cette zone passe en effet par une Marine efficace, pour laquelle les capacités sous-marines sont essentielles.
Le lendemain, les sénateurs se sont rendus au Parlement brésilien, dans la capitale Brasilia. Ils y ont rencontré le président de la commission des Affaires étrangères et le président du Sénat brésilien.
La délégation a également rencontré des représentants francophones de la communauté diplomatique, des représentants du ministère des Affaires étrangères ainsi que des officiels de la protection de l’environnement et de la forêt amazonienne.
Plateau guyanais
La seconde partie du déplacement de la mission concernait le plateau guyanais, en particulier la province d’Amapá (Brésil), la Guyane française, le Suriname et le Guyana. Ces pays affrontent des problématiques très similaires, la pêche illégale, non-réglementée et non-déclarée (pêche INN), le trafic de drogue, l’immigration clandestine, l’orpaillage illégal et la protection de la forêt amazonienne.
La première partie concernait la rencontre avec le gouvernement et les élus de l’État de l’Amapá pour traiter des enjeux de développement durable et de coopération transfrontalière.
Par la suite la délégation s’est rendue au 34e batallón de Infantería de Selva (bataillon d’infanterie de la jungle), qui dans le cadre de l’opération conjointe franco-brésilienne Jararaca (du nom d’un serpent local) permet aux Forces Armées Brésiliennes et aux Forces Armées en Guyane de lutter contre l’orpaillage illégal.
Ils se sont ensuite rendus à la frontière franco-brésilienne Oiapoque-Clevelandia qui fait face à la ville française de Saint-Georges dont la séparation est constituée par le fleuve Oyapock.
La délégation s’est ensuite rendue à Cayenne par un avion militaire affrété pour l’occasion. Il s’agit d’un CASA CN-235, qui équipe de nombreux pays dont l’Armée de l’Air et de l’Espace française.
En Guyane française, le sénateur Philippe Folliot est allé à la rencontre des Forces Armées en Guyane (FAG) qui renforcent le dispositif français de protection de la nature, de lutte contre l’orpaillage illégal (notamment au travers de l’opération Harpie) et contre l’immigration clandestine.
Enfin, la délégation de parlementaires a ensuite continué son tour du plateau guyanais en passant par le Suriname et à l’Ambassade de France au Suriname.
Enfin, la mission d’information s’est rendue à Georgetown, capitale du Guyana. Ils y ont rencontré le président du Guyana, M. Irfaan ALI. Aucune visite française de cette sorte n’avait été effectuée au Guyana depuis des décennies d’après les officiels. Le pays revêt pourtant une importance régionale majeure, d’autant plus depuis la découverte d’importantes réserves de pétroles.
Pour le sénateur tarnais Philippe Folliot, « avec la prospection des champs pétrolifères, le Guyana, l’un des pays les plus pauvres d’Amérique latine, pourrait devenir dans les décennies à venir les « Émirats Arabes Unis » de l’Amérique du Sud. »