Les attaques terroristes qui ont ravagé Bruxelles ce matin constituent un terrible rappel de la prégnance de la menace qui, désormais, s’est ancrée durablement dans le quotidien de l’ensemble des citoyens européens.
Nous devons, en ce moment de douleur, nous associer et partager le deuil du peuple belge. Il faut également saluer la détermination des autorités belges, qui agissent pour sécuriser Bruxelles et rassurer la population, et plus largement l’action des services d’urgence.
Après Paris, Istanbul, Ankara, Bamako, Ouagadougou et Abidjan ces derniers mois, la ville de Bruxelles est durement frappée par ce qui apparaît comme étant une attaque coordonnée, préméditée et savamment programmée, suite à l’arrestation, il y a quelques jours, de Salah Abdeslam, dans la commune de Molenbeek, grâce à l’action efficace et concertée des polices belges et françaises.
Cette arrestation nous a montré la voie à suivre pour l’approfondissement de la coopération sur le plan policier et judiciaire. Pour y parvenir, la seule solution est l’intensification des échanges d’informations entre les pays désignés par Daesh comme cibles privilégiées.
Tout doit donc être fait en faveur de la mise en place du registre européen des passagers aériens (PNR), alors que le vote du Parlement européen à ce sujet est bloqué par certains élus, qui doivent désormais prendre leurs responsabilités ! Par ailleurs, la création effective d’une cellule européenne de coordination du renseignement – dans l’attente d’une Agence dédiée – sur le modèle d’Eurojust et d’Europol est urgemment attendue, comme cela avait été indiqué à la suite des attentats de janvier 2015 à Paris.
La France a décidé, à juste titre, de renforcer ses contrôles dans les transports publics, de renforcer la sécurité aux frontières, de mobiliser 1600 policiers et gendarmes supplémentaires, de renforcer le niveau d’alerte de l’Opération Sentinelle, de mieux coordonner les moyens de l’Etat et les autorités politiques locales et régionales. Toutefois, cela ne suffira pas à éviter d’autres bains de sang. Il convient de tendre vers davantage de responsabilité. La résilience et la vigilance citoyenne constituent une arme puissante. Brandissons là avec détermination. S’il est impossible de vivre au quotidien dans l’état d’urgence, l’état de vigilance maximum est, quant à lui, un « état d’esprit » que nous devons tous intérioriser. Cela me semble être le comportement le plus juste à adopter en ce moment tragique.