C’est en catimini au cours de l’été que le Gouvernement, via la Ministre de l’Écologie, s’apprête à asséner un terrible coup, un coup presque fatal, à l’élevage Tarnais avec la carte en cours de préparation sur les zones dites vulnérables.
La décision de baisser la norme de 40 à 18 milligrammes des nitrates par litre d’eau ne repose pas sur des éléments scientifiques incontestables car comment comprendre pour justifier plus de 150 nouvelles communes tarnaises impactées, que ce qui était vrai depuis 2012 ne l’est plus aujourd’hui !
Si de telles directives européennes peuvent se comprendre pour des régions aux pratiques agricoles très intensives avec beaucoup de production « hors sol » comme la Bretagne, faire payer la note à l’agriculture extensive du Tarn est complètement scandaleux.
Une telle mesure n’est pas adaptée à notre département et elle va coûter très cher aux éleveurs (30 000€ à 60 000€ par exploitation) pour se mettre aux normes et ce, alors qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’État. Nos agriculteurs déjà très fragilisés par la crise et la pluviométrie de cette année, sans parler de la suspension du versement de 4000 dossiers PAC, s’interrogent pour eux, pour leur avenir, pour leur succession. Très présent sur le terrain cet été, j’entends le cri sourd de leurs angoisses et le rôle du député face au silence assourdissant des élus de la majorité, président du Conseil Général en « tête », c’est de dire haut et fort « trop c’est trop ! »
Il faut que ces « écolos bureaucrates » qui pondent de telles inepties comprennent que dans les cantons de montagne et de piémont d’Alban, de Montredon, de Valence ou de Villefranche par exemple, si on fait de l’élevage ce n’est pas par plaisir ou habitude mais parce qu’on ne peut pas faire d’autres productions et que « tuer » les éleveurs de ces secteurs, c’est anéantir l’agriculture de ces territoires.
Récemment un jeune agriculteur de ma circonscription me disait avec raison, « nous obliger à investir dans un toit pour couvrir de la merde (du fumier !) alors que des gens dorment dehors il y a dans notre société un truc qui ne tourne pas rond ! »
Ministres et bureaucrates, laissez respirer ceux qui travaillent et nourrissent la société car jamais le sentiment de révolte voir de « Jacquerie » dans la société ne m’a paru aussi grand, je vous en prie écoutez-les, écoutez-nous, sinon on court à la catastrophe.
Philippe FOLLIOT
Député du Tarn